Radio Andorre et Sud Radio nationalisées!

Publié dans Offshore Échos Nr 35 de Octobre 1980, magazine du France Radio Club.
D'après Sud-Ouest.

La décision du Conseil général des Vallées d'Andorre de nationaliser en 1981 les installations des deux emetteurs implantés en Principauté, et de créer une radiodiffusion andorrane n'a pas suscité de réactions officielles de la part des deux stations. Ce qui n'est guère surprenant dans la mesure ou leurs directions respectives n'ont aucune raison d'etre inquiètes.

Pour Radio Andorre, propriété de Mme Trémoulet et de sa fille, la décision du Conseil ne constitue en rien un coup de force puisque les actuels concessionnaires étaient d'accord pour céder les installations de la station aux autorités locales, bien avant l'expiration en 1995 du privilège accordé en 1935. A la limite, pourrait-on parler d'acte autoritaire, le Conseil des Vallées invoquant les accords d'exploitation signés en 1961, et qui viennent à échéance en 1981. Radio Andorre a toujours affirmé que ces accords n'avaient pas été validés par les deux co-princes, c'est-à-dire l'évêque d'Urgel, et le Président de la République Francaise. Cela étant la direction n'a nullement l'intention de s'opposer à une décision qui maintient, sous un autre nom, l'existence de la station.

A Sud Radio, le problème est tout différent. La station est controlée par l'Etat francais, via la SOFIRAD. Autant Radio Andorre se transformerait en radio de l'Andorre, autant Sud Radio, privée de son emetteur du Pic Blanc deviendrait (provisoirement) une station muette. On devine aisément quelles en seraient les conséquences pour le gouvernement francais et aussi, pour le personnel. Déja en 1978, les Andorrans avaient menacé de dénoncer les concessions accordées en 1961 à Sud Radio. Le Conseil des Vallées protestait alors contre l'extension du bureau toulousain de la station qui privait de travail les studios andorrans. Maintenant les autorités de la Principauté revendiquent leur part dans la guerre des ondes. Et la concession expirant en 1981, la SOFIRAD ne disposera à cette date d'aucun moyen légal pour s'opposer à la décision du Conseil, qui n'inquiète d'ailleurs pas le Président de la SOFIRAD, M. Gouyou-Beauchamps: D'une part, le Conseil n'a pas encore défini les statuts de la future radio, d'autre part, ce même Conseil est "prêt à étudier et tenter de résoudre" les problèmes qui peuvent se poser aux deux stations, y compris leurs personnels. Enfin et surtout, M. Giscard d'Estaing étant co-prince, la SOFIRAD disposera, à n'en pas douter, d'arguments sérieux lors des négociations.

Le sort de Sud Radio n'est pas seulement lié à l'existence ou non d'une radio Andorrane, mais aussi et d'abord, c'est l'évidence,
à l'avenir de la radio en France.

(c) Offshore Echos France, Octobre 1980, France Radio Club

Site web : www.offshoreechos.com

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